C’est la cérémonie des adieux d’un des plus grands couples de la littérature. John Bayley est, depuis 1956, l’époux de la romancière Iris Murdoch. Aux côtés de Virginia Woolf et Patricia Highsmith, Iris Murdoch trône majestueusement au panthéon de la littérature anglo-saxonne. Élève de Wittgenstein, enseignante à la chaire de philosophie d’Oxford, elle a consacré sa vie à l’écriture. Essais philosophiques, pièces de théâtre, et surtout romans dont le célèbre La Mer, la mer qui lui a valu le Booker Prize en 1978.
Frappée de la maladie d’Alzheimer, elle ne sait plus qu’elle a écrit 26 romans, qu’elle a été reçue en qualité de docteur honoris causa par les plus grandes universités du monde et qu’elle est Dame of the British Empire. Un voile s’est posé sur ses yeux, à tout jamais. « Inutile de fuir, nulle part où fuir. Alzheimer sera au rendez-vous, comme la mort à Samarra. » En signe d’adieu, John Bayley a choisi d’offrir à sa femme une autobiographie amoureuse. De la rencontre de la jeune dame à bicyclette admirée de tous, à la routine devenue quotidienne de l’habillage et de la toilette de la vieille femme, John Bayley revit tous les instants tendres qu’il a passés aux côtés de son grand amour. Élégie pour Iris contient la force et l’âme de la rencontre amoureuse et prouve que celles-ci persistent au-delà de la maladie et de la mort.