On connaît la phrase du général de Gaulle : « La vieillesse est un naufrage. » Cette formule a le défaut d’enfermer l’avancée en âge dans le cercle vicieux d’une acceptation passive et dépréciative de la vieillesse.
Toute mon expérience me montre que cette conception du vieillissement non seulement doit être rejetée, mais qu’elle ne correspond pas à la réalité. En effet, cette longue étape de la vie qui commence dans la soixantaine et qui peut durer vingt, trente, et même quarante ans, connaît des sursauts, des redémarrages, des nouveaux départs, des péripéties inattendues qui en font une véritable aventure. La vieillesse, c’est aussi le temps de l’adaptation, du changement, du renouvellement et du rebondissement : en un mot de la résilience.
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Habiter sa vieillesse exige de chacun qu’il regarde en face les années qui lui restent, avec leurs promesses de bonheur et de joie, mais aussi avec les bobos, les affaiblissements, les épreuves, parfois cruelles. Habiter sa vieillesse demande de la lucidité, de l’anticipation, de la planification et du courage. Combien de personnes âgées ai-je connues qui se morfondent dans un logement inadapté, incommode, voire dangereux, et tout cela parce qu’elles n’ont pas su, ou pas voulu, alors qu’il en était encore temps, prendre le taureau par les cornes et se décider à changer de logement ?
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« Vivre, c’est vieillir, rien de plus. »
Simone de Beauvoir
La phrase de Simone de Beauvoir est excellente ! Elle nous dit à la fois qu’il est dans la nature des choses de vieillir, que cela appartient à la vie. J’aime cette façon d’accepter la vieillesse comme elle est, avec ses richesses et ses écueils.
C’est exactement le contraire qui se passe dans notre époque où l’on tente par tous les moyens d’escamoter le vrai visage de la vieillesse, de le défigurer ou de le maquiller à outrance.
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Vieillir avec son enfant trisomique lui-même vieillissant est une expérience relativement nouvelle, dans la mesure où ce n’est que dans les dernières décennies que les trisomiques ont vu leur espérance de vie s’allonger jusqu’au seuil de la vieillesse. Cette situation inédite prend au dépourvu d’abord les parents âgés, puis tous ceux qui sont amenés à s’occuper du trisomique, proches ou soignants. Pour le moment cette situation n’a fait l’objet que de rares publications.
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Il y a deux périodes dans la vie où la sieste est à la fois indispensable et bienfaisante : la petite enfance et la vieillesse. Qu’entre ces deux âges de la vie, il y ait des liens mystérieux, c’est une idée vieille comme le monde ; et il y a quelque chose d’émouvant à se dire que le vieillard et le petit enfant qui font la sieste se rejoignent peut-être pour un instant au pays des songes… La sieste n’a rien à voir, comme on l’entend ici et là, avec la paresse ; elle se présente au contraire comme l’occasion de prendre un deuxième départ dans la journée, de s’accorder une seconde chance de faire le plein d’énergie et d’entrain.
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Nous vivons une drôle d’époque, dans laquelle on nous propose sans cesse de nouvelles méthodes pour bien vivre, bien vieillir, rester en forme à tout âge, etc. Ce sont des livres, des cours, des stages, des recettes, des régimes, des vidéos sur YouTube ou sur DVD, tous plus ou moins coûteux. Tout cela alors que, à portée de main, quelques bonnes vieilles habitudes se révèlent bien plus efficaces pour aborder et traverser l’avancée en âge avec sérénité. Aujourd’hui, j’aimerais m’arrêter sur une activité à la portée de chacun : la lecture.
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« Quand je te vois vieillir, maman, tu me donnes un avenir ! » Cette phrase, adressée par mon amie Nadine à sa mère âgée de 89 ans, m’a fortement impressionnée ; elle m’a aussi donné matière à réflexion. Nadine, qui vient d’entrer dans la soixantaine, me dit qu’elle trouve dans la présence de sa vieille maman une raison d’aborder […]
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L’histoire que je vais vous raconter n’est pas si rare que l’on pourrait se l’imaginer. Lorsque j’ai connu Louis et Marie, ils venaient de fêter en famille leur septante ans de mariage. Il avait 94 ans et elle, 92. « Fêter » : le mot n’est peut-être pas le plus approprié car, ce jour-là, ni Louis ni Marie ne comprenaient exactement ce qui se passait autour d’eux ; les personnes qui les entouraient, qui les félicitaient, étaient pour eux comme des inconnus. Louis et Marie étaient tous les deux atteints de la maladie d’Alzheimer.
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Bien des événements peuvent survenir dans notre vie, qui nous avertissent que nous nous acheminons vers la vieillesse : la perte d’êtres chers, de proches, d’amis qui ont le même âge que nous, les ralentissements et les avachissements de notre corps et de notre esprit, les défaillances de notre mémoire, le regard que portent parfois sur nous les jeunes générations ; tout cela contribue à nous rendre conscient de notre avancée en âge. Mais il est un événement, dont on sous-estime trop souvent l’importance, qui peut brutalement nous rappeler que ça y est, que la vieillesse est là : c’est la chute.
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Le vieillissement, processus biologique complexe, met en jeu un ensemble de phénomènes qui affectent et affaiblissent notre organisme ; l’altération de nos sens en fait partie : la vue, l’ouïe, le goût et l’odorat sont progressivement mis en déroute. Si la baisse de la vue et de l’ouïe est très vite constatée et compensée (opération de la cataracte, port des lunettes et d’un appareil acoustique), la médecine reste peu efficace face à la dégradation de l’odorat et du goût.
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Les premiers jours d’une nouvelle année sont souvent l’occasion de prendre de bonnes résolutions pour les mois à venir. Je vous propose aujourd’hui de découvrir les « dix règles de santé pour senior » que le Dr Hans Hoppeler édictait, voilà exactement un siècle, et qui, si vous les adoptiez, seraient susceptibles de vous assurer un vieillissement harmonieux et en bonne santé. Comme vous le verrez, leur mise en oeuvre est facile, à la portée de tous, mais aussi elle vous apportera une vision de la vieillesse à la fois bienveillante et enthousiaste.
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C’est un lieu commun que de considérer les symptômes de la dépression qui peuvent se manifester chez les personnes âgées comme appartenant naturellement à la vieillesse. La tristesse, l’abattement, l’apathie, le renoncement aux activités, l’insomnie, la baisse de l’appétit, tout cela, on le considère trop souvent comme un processus normal de l’avancée en âge, une sorte de fatalité chez les personnes âgées. Ces affects et ces comportements feraient partie du tableau général du vieillissement.
Or il n’en est rien. Ces symptômes dépressifs n’ont rien à voir avec un vieillissement normal.
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Pour la plupart des êtres humains, il arrive un moment où l’avancée en âge, et en particulier dans le grand âge, débouche sur une confrontation avec la douleur. Maladie chronique, usure des organes, chute accidentelle… : ces défaillances du corps se manifestent un jour ou l’autre par une emprise plus ou moins tenace et lancinante de la douleur. Comment y faire face ? Comment continuer à vivre, lorsque la vie ressemble de moins en moins à la vie ?
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Nul d’entre nous n’est à l’abri d’entendre un jour son médecin lui annoncer qu’il est atteint d’une grave maladie, d’une de ces maladies dont l’issue inéluctable, à plus ou moins long terme, sera la mort. On pourrait résumer la difficulté de ce moment de vérité, autant pour le patient que pour son soignant, en une formule : « Ce que le médecin n’a pas envie de dire à un malade qui n’a pas envie de l’entendre. » C’est sur cet instant décisif de la relation du médecin et de son malade que j’aimerais faire porter ma réflexion dans ce Propos.
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Dans ce Propos, je vais considérer le cas où, autant le malade dans le grand âge que ses enfants, eux-mêmes déjà à la retraite ou en passe de l’être, ne peuvent pas ou ne veulent pas comprendre ce qui leur arrive. Cette situation est hélas très courante : le refus de voir la réalité, les attitudes de rejet ou de déni, les faux-fuyants de toutes sortes ne font qu’aggraver la situation et rendre plus aigus les problèmes, plus douloureux les jours, les semaines, les mois qui passent, plus dramatique le dénouement. J’essaierai enfin de tirer les leçons de cette triste histoire en réfléchissant aux attitudes, aux comportements, aux paroles qui auraient pu éviter le désastre.
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Au fur et à mesure que nous avançons en âge, nous devons faire face à un certain nombre d’épreuves qui, plus ou moins ardues, plus ou moins précoces, sont le lot de chacun d’entre nous un jour ou l’autre : la retraite et les bouleversements qu’elle apporte dans notre vie, les ralentissements du corps et de l’esprit, le vieillissement vécu en couple ou dans la solitude, la confrontation avec la maladie, la conscience de notre finitude. Dans ce Propos, j’aimerais envisager une situation qui n’existait pas dans les siècles passés, une circonstance inédite, propre à notre époque : le moment où un enfant adulte vieillissant est amené à s’occuper de ses parents entrés dans le grand âge.
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La mobilité est l’un des éléments constitutifs d’une vie active et autonome. Aussi longtemps que nous sommes capables de nous déplacer par nos propres moyens, que nous pouvons marcher jusqu’au magasin du coin, prendre la voiture pour rendre visite à nos enfants, monter sur notre vélo pour une balade à la campagne, nous sentons que nous gardons la maîtrise de notre vie et que nous appartenons pleinement à la communauté humaine. Cette capacité à se mouvoir vient-elle à diminuer, ou, pire encore, à nous être enlevée, et voilà que nous nous sentons amputés de tout un pan de notre liberté, que nous entrons dans la catégorie des handicapés, des infirmes ; nous voilà privés d’une part importante de notre vie.
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Que l’Homme ait aussi pour tâche de penser à sa propre mort est une idée vieille comme le monde. Montaigne, après les philosophes de l’Antiquité, ne disait-il pas que « philosopher, c’est apprendre à mourir » ? Mais la pensée de la mort ne va pas sans une autre question, tout aussi essentielle à mon avis : celle de la fin de vie. « Comment vais-je aborder cette dernière période pendant laquelle la proximité de la mort se fera de plus en plus pressante ? Quelle fin de vie est-ce que je vais avoir ? »
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« Ne soyez pas tristes, je suis tellement contente de retrouver les personnes chères à mon cœur. » Cette phrase, Goton l’a rédigée elle-même pour qu’elle figure en tête du faire-part qui annoncerait son décès quelques jours plus tard. J’ai fait la connaissance de Goton quelques semaines avant son départ avec EXIT ; aujourd’hui, c’est son histoire que j’aimerais vous raconter, une histoire forte et poignante, qui nous confronte à quelques-unes des questions à la fois médicales et éthiques que la fin de vie pose non seulement à chacun d’entre nous, mais aussi à notre époque.
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Dans un EMS de taille moyenne, ce sont une cinquantaine (ou plus) de résidents et de résidentes qui se côtoient journellement ; ils se retrouvent à la salle à manger, dans les salons, dans le jardin. Dans ces conditions, il est tout à fait normal que des rencontres se produisent, que des attirances naissent et se développent, débouchant sur des relations de couple plus ou moins intenses, plus ou moins harmonieuses, plus ou moins durables.
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Pour la plupart d’entre nous, le jour de notre anniversaire prend des airs de fête : les mails, les textos tombent dans notre portable tout au long de la journée, le gâteau et les bougies nous attendent sur la table familiale, les cadeaux de nos amis nous réjouissent le coeur…
Mais pour les personnes qui avancent en âge, dans un monde qui valorise d’abord la jeunesse (santé, beauté, dynamisme, efficacité…) et qui impose de plus en plus l’impératif de « bien vieillir », de « vieillir jeune », il n’est pas sûr que les anniversaires soient toujours l’occasion d’une fête ! Regardons-y de plus près !
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Parmi les symptômes associés au coronavirus, on mentionne fréquemment la perte du goût et de l’odorat. Tous les psychologues connaissent bien l’importance de ces deux sens dans notre vie psychique, et en particulier dans certaines capacités de notre mémoire. Nous en trouvons une très belle illustration dans l’épisode bien connu de « la madeleine de Proust », qui se trouve au début de La Recherche du temps perdu, l’immortelle somme romanesque de Marcel Proust (1871 – 1922).
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L’un des effets de la pandémie a été de réduire drastiquement les contacts avec les personnes âgées. Qu’elles aient été confinées dans des EMS ou plus ou moins isolées à leur domicile, elles se sont vues soudain privées des rencontres, des échanges habituels, des gestes de tendresse avec leurs proches et leurs amis. Ce confinement a été le révélateur spectaculaire de l’importance de l’affectivité dans la vie des personnes âgées et des dégâts que son absence ou sa privation peuvent provoquer.
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Depuis leur création, il y a une plus d’une trentaine d’années, les EMS (Établissements Médico-Sociaux) pâtissent trop souvent d’une image injustement négative dans l’opinion du public. Cela peut s’expliquer assez simplement : peu de personnes, en effet, sont attirées par l’idée d’aller vivre en EMS. Et la pandémie du COVID n’a rien arrangé. Les EMS ont été touchés de plein fouet par le virus.
Si je me propose aujourd’hui de parler des EMS, c’est en raison de mon immense admiration pour le travail qui s’y effectue ; c’est aussi parce que je suis convaincue de l’importance vitale de la mission qu’ils assument dans notre société.
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Cette année 2020, deux rapports, l’un de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’autre du Conseil fédéral, ont tenté d’alerter le grand public sur une cruelle réalité : la maltraitance des personnes âgées. Je ne m’attarderai pas sur les cas de « maltraitance volontaire », qui font déjà l’objet de nombreux livres, articles et émissions de télévision. Ce qui me retiendra davantage, c’est la « maltraitance par ignorance », celle qui s’installe insidieusement et qui passe souvent inaperçue.
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La solitude de la vieillesse est encore trop souvent un sujet tabou. Les personnes âgées rechignent à en parler parce que ce serait avouer une faiblesse, une vulnérabilité, ce serait reconnaître une dépendance, une incapacité à vivre par soi-même. Quant aux proches, ils préfèrent souvent passer sous silence la solitude de leur vieux parent parce qu’elle sonnerait comme un reproche : « Vous me laissez trop souvent seul, vous ne vous occupez pas assez de moi, vous m’abandonnez ! » Les uns comme les autres, on le voit, préfèrent finalement parler d’autre chose. Et pourtant, la solitude de la vieillesse est bien là, tantôt subie, tantôt acceptée, voire désirée.
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Les retraités peuvent apporter aux générations plus jeunes des trésors d’expérience, ils peuvent leur transmettre des savoirs, des connaissances, des compétences qui sans eux se perdraient peut-être, ils peuvent remplir auprès de leurs cadets les rôles irremplaçables du « vieux maître », du sage, du modèle. C’est en continuant à vivre pleinement dans le monde qui les entoure qu’ils contribueront à instaurer et à renforcer une coexistence harmonieuse des générations. Les activités, les engagements qui s’offrent aux retraités sont nombreux et variés. Et si la retraite était aussi une profession !
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Aujourd’hui, en Suisse, pour un retraité sur dix – ce qui représente tout de même plus de 160’000 personnes –, le passage à la retraite s’accompagne d’une réflexion radicale : « Et si l’on allait s’installer au soleil ! » Les pays les plus recherchés par les Suisses sont : la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, le Maroc et la Thaïlande. Quelles motivations, plus ou moins conscientes, plus ou moins claires, conduisent-elles nos retraités à s’expatrier ? Le rêve de connaître une nouvelle vie, une nouvelle jeunesse sous des cieux plus cléments a-t-il des chances de se réaliser, ou n’est-il qu’un miroir aux alouettes ? Quelle est la part de l’envie de « fuir » dans ce désir de « partir » ? Ce sont quelques-uns des thèmes que j’aimerais aborder dans ce Propos.
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« Rire est le propre de l’homme », disait déjà Rabelais (1483 ? – 1553). Le réalisateur Chris Marker – et non Boris Vian, à qui on l’attribue souvent – disait que « l’humour est la politesse du désespoir ». Quant à Charlie Chaplin, il affirmait que « l’humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d’esprit ». Pour le sociologue Robert Escarpit, « l’humour est un art d’exister ». Et mon cher Sigmund Freud écrivait : « L’humour ne se résigne pas, il défie. » On le voit, chacune de ces définitions, loin de nous aider à nous faire une idée claire de ce qu’est l’humour, le rend de plus en plus insaisissable et énigmatique. Je me contenterai, dans le Propos de cette quinzaine, de regarder les liens que l’humour entretient avec la vieillesse et, accessoirement, avec la maladie d’Alzheimer.
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Au moment où nous émergeons lentement de cette étrange cohabitation avec le Covid-19, je dois dire tout d’abord mon admiration pour ce qui a été réalisé par tout le personnel des hôpitaux et des EMS : les responsables, les médecins, les soignants bien sûr, mais aussi tous les employés de l’intendance. Leur dévouement, leur conscience professionnelle, les risques qu’ils ont pris, tout cela est digne de notre plus grand respect. Si cette pandémie peut comporter quelque chose de réconfortant, c’est bien de nous avoir montré jusqu’où pouvaient aller le sens des responsabilités, la conscience professionnelle et la compassion des différents acteurs de la santé. Cela dit, les raisons de m’indigner, en tant que gérontopsychologue, n’ont pas manqué, et si puissantes parfois qu’elles m’ont convaincue de ne pas les garder pour moi et de les partager avec vous !
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Le regard que notre société porte en général sur la vieillesse est souvent encombré de clichés et de lieux communs plutôt négatifs. Et la période de pandémie que nous traversons actuellement n’est pas faite pour améliorer les choses ! C’est la raison pour laquelle j’ai eu envie de revenir, comme je l’ai déjà fait dans d’autres Propos (« Les avantages de l’âge » ou « Douze médaillés de la passion et de la longévité »), sur les aspects positifs, enthousiasmants de la vieillesse, à mettre en avant une vision heureuse, lumineuse du grand âge. J’ai choisi d’observer aujourd’hui les liens qui existent entre la vieillesse et la créativité.
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Dans le cadre de mon activité professionnelle, je suis fréquemment amenée à me rendre dans des EMS de mon canton. J’y côtoie les soignants, les résidents et leurs proches, je m’entretiens avec eux. J’observe également les lieux, les espaces d’accueil, les salles communes, les couloirs et les chambres. Et comme j’avance en âge moi aussi, il m’arrive parfois de me demander : « Et si un jour je devais aller dans un home, à quoi devrait ressembler l’EMS où j’aimerais vivre ? »
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Lorsque je parle avec des retraités, je les entends souvent me dire que tout se passe très bien parce qu’ils ont soigneusement préparé leur retraite. Ils ont prévu de passer du temps avec leurs petits-enfants, de réaliser enfin quelques rêves de voyage, de faire chaque jour de l’exercice ; ils se sont annoncés pour des activités de bénévolat. Mais si je leur demande ce qu’ils ont prévu pour le cas où ils tomberaient gravement malades, ils préfèrent éluder ma question et parler d’autre chose. Mon expérience professionnelle me met quotidiennement en contact avec des personnes âgées qui n’ont jamais pensé à leur avenir sous l’angle de la santé. Mais récemment, j’ai rencontré Jean-Jacques qui, lui, avait pensé à tout. Il m’a donné envie de réfléchir un moment à toutes ces questions.
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Le 1er janvier dernier, je dédiais mon Propos consacré aux « Douze vaillants chevaliers de la passion et de la longévité » à mon amie Élisabeth Butty, qui fêtait ce jour-là ses nonante ans. J’avais trouvé, chez ces douze personnalités d’exception, quatre traits communs à leurs caractères, ce que j’appelais les « 4 P » : Passion, Persévérance, Partage, Paix avec soi-même. L’idée de dédier mon article à Élisabeth m’était venue parce que je retrouvais chez elle, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie de femme, les mêmes qualités du cœur, de l’esprit et de l’âme. J’ai plaisir aujourd’hui à lui rendre hommage en brossant d’elle le portrait d’une battante qui, à l’âge de nonante ans, n’a rien perdu de son enthousiasme et de sa combativité.
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Avec le témoignage de Jean Vigny, né en 1919. En 1929, lorsque les premières pages des Aventures de Tintin parurent dans le journal belge Le Petit Vingtième, le slogan d’Hergé était : « Le journal des jeunes de 7 à 77 ans ». Le choix de cette formule suggère que, à cette époque, 77 ans était déjà […]
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Personne, je crois, ne contestera les bienfaits procurés à l’espèce humaine tout au long du vingtième siècle par les progrès de la médecine. Elles sont assez rares aujourd’hui, les maladies contre lesquelles la médecine demeure totalement impuissante : quelques cancers particulièrement virulents, des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson… Mais pour l’immense majorité des maux et des affections qui peuvent nous atteindre dans notre corps et dans notre esprit, il existe des traitements pour nous tirer d’affaire. Mais cette évolution ne va pas sans effets pervers, et en particulier sur la population des plus de 60 ans.
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L’on s’accordera sans doute avec moi pour dire que nous avons de la chance de vivre dans une société de longue vie. Au moment où j’écris cela, l’espérance de vie moyenne en Suisse est approximativement de 82 ans pour les hommes et de 85 ans pour les femmes. C’est l’une des espérances de vie les plus hautes dans le monde. Lorsque nous abordons le cap de la soixantaine, nous nous retrouvons donc, pour la plupart d’entre nous, devant la perspective d’avoir encore grosso modo un quart de siècle à vivre. Mais attention ! Ce défi d’un nouveau genre, en touchant de plus en plus de monde, a encouragé les donneurs de conseils et de mots d’ordre à sortir du bois pour nous asséner leurs consignes et leurs commandements : « Tu ne vas pas seulement vieillir, tu dois impérativement « bien vieillir ».
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Il n’est pas rare qu’un fait divers relate le décès d’un veuf ou d’une veuve survenant quelques jours, parfois quelques heures seulement, après la mort de son conjoint ; ce sont en général de vieux couples qui ont connu quarante, cinquante, soixante ans de vie commune. Comment réagir à la lecture de telles histoires ? Comment les comprendre ? Faut-il admirer ou blâmer ? Ce sont les questions que, chaque fois que mon métier me met en présence d’une telle situation, je suis amenée à me poser.
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Pour ce passage à l’année 2020, je vais vous raconter 12 histoires, une pour chaque coup de minuit ou pour chaque mois de l’année. Je les ai choisies parce que chacune d’elles nous présente une image de la vieillesse et de l’âge qui peut nous enchanter ; les douze personnages que je vais vous présenter ont, chacun à sa manière, trouvé le secret de vieillir avec panache ; les uns ont trouvé ce secret au cours d’une vie toute simple, à la portée de tous ; les autres avaient été dotés, dès leur naissance, du privilège du génie ou de la fortune ; mais les uns comme les autres ont su, le moment du grand âge venu, trouver de nouveaux défis, une nouvelle envie de vivre…
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Ronronthérapie : non, ce n’est pas une invention de mon cru, une lubie terminologique due à un coup de soleil attrapé par un jour de canicule ; il s’agit bel et bien d’une notion scientifique, prise très au sérieux depuis plusieurs décennies par les spécialistes. Vous verrez, il valait la peine que j’y consacre un de mes propos.
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Arrivés à un certain âge, comme on dit si joliment lorsqu’on ne veut pas vendre la mèche, il nous arrive à tous, à vous comme à moi, de nous retrouver un matin devant le miroir et, scrutant notre visage, d’y découvrir une nouvelle ride au coin de la bouche, une tache de vieillesse qu’on n’avait pas remarquée la veille, un affaissement des paupières plus prononcé, la texture des pommettes qui a tendance à se dessécher, l’apparition de minuscules veinosités ici et là…
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Dans notre « société de longue vie », nos connaissances des choses du grand âge sont encore bien maigres. Bien sûr, les spécialistes, les médecins sont à l’affût, s’efforçant de proposer des explications scientifiques des maux du grand âge. Mais si l’on demandait à des écrivains ce qu’ils pensent de ces défaillances qui accompagnent la vieillesse !
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Les mots que nous utilisons pour désigner les choses ne sont jamais indifférents : ils orientent notre regard, colorent notre vision du monde ! « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait déjà Albert Camus. Autrefois, pour désigner les personnes ayant atteint un âge respectable, on parlait des « vieux », des « vieillards », des « vieilles personnes », et même, dans un élan affectueux, des « petits vieux ». Tout cela est bien fini désormais…
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Une très bonne surprise : une série-télé capable de nous parler de la vieillesse avec justesse, profondeur et humour. Elle y réussit grâce à deux grands acteurs, Michael Douglas (74 ans) et Alan Arkin (84 ans), au sommet de leur art. On les suit dans leur périple au milieu des embûches, des traquenards, mais aussi des trésors cachés de la vieillesse. On est ému, on sourit, on écrase discrètement une larme, on réfléchit…
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La période de la retraite, aujourd’hui, peut durer de vingt à trente ans. Et lorsque nous y entrons, nous sommes la plupart du temps en bonne santé et fringants. Qu’allons-nous faire de notre vie pendant ce quart de siècle qui nous reste ? Quelle attitude nouvelle, quels projets inédits, quel regard neuf serait-il possible d’adopter, pour que la vieillesse ne devienne pas pour nous un fardeau, une débâcle, un naufrage ? Ce sont quelques-unes de ces questions que j’aimerais aborder ici, dans ce que j’aimerais qu’on prenne pour une manière d’éloge de la vieillesse.
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Une forme insidieuse de discrimination, de ségrégation sévit sournoisement dans nos sociétés avancées : l’« âgisme ». Dans un monde où la jeunesse, la performance, la beauté, l’apparence sont devenues des valeurs dominantes, tous les signes de l’âge – les rides, les cheveux blancs, les poches sous les yeux… – sont encore trop souvent des motifs de mise à distance, de rejet, quand ce n’est pas de peur ou de dégoût. L’histoire d’Émile Ratelband est à cet égard exemplaire et symptomatique.
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